Les marques de spiritueux reconsidèrent leur décision face aux taxes « punitives » en Ontario

Les marques de spiritueux reconsidèrent leur décision face aux taxes « punitives » en Ontario

(Photo : Whisky Crown Royal)

Un important importateur responsable de 70 % de tous les spiritueux vendus en Ontario tire la sonnette d’alarme concernant un projet de loi fiscale « punitif » qui pourrait remodeler les ventes d’alcool dans la région.

Vendredi, Spiritueux Canada a publié un message ferme communiqué de presse visant la Régie des alcools de l'Ontario. Spiritueux Canada allègue que la LCBO tente de réclamer rétroactivement des taxes sur les spiritueux vendus en 2023, à la suite d'affirmations selon lesquelles la société des alcools du Québec aurait obtenu des produits identiques à des prix inférieurs.

Le différend repose sur une différence entre les lois locales. Alors que le Québec exige que les spiritueux soient vendus au prix de détail le plus bas, l'Ontario applique depuis longtemps un prix minimum obligatoire qui augmente d'année en année. Selon Spirits Canada, la LCBO applique désormais la réglementation québécoise aux produits déjà vendus.

Autoproclamée comme « la voix de l'industrie des spiritueux distillés au Canada », l'association professionnelle représente des poids lourds tels que Bacardi, Diageo, Brown-Forman, Campari et Rémy Cointreau. Spiritueux Canada affirme que les actions de la LCBO « évinceront injustement » les fournisseurs de millions de personnes.

« Les distillateurs et la LCBO sont des partenaires de longue date en matière d'innovation, de croissance du marché et de campagnes caritatives depuis de nombreuses années », a déclaré Lorena Patterson, vice-présidente principale des affaires publiques et de la politique chez Spiritueux Canada, dans un communiqué. « Ce partenariat a contribué à soutenir un dividende sain pour le Ontario contribuable. Cette ponction fiscale rétroactive ignore notre longue histoire de collaboration et d'investissement dans la province, ainsi que les impacts majeurs que tous Ontario et d’autres consommateurs canadiens pourraient désormais y être confrontés.

Peu de temps après la publication de la déclaration, la LCBO a envoyé un fiche descriptive réfutant point par point ses affirmations.

La LCBO affirme que les consommateurs ontariens paient jusqu'à 40 $ de plus pour certains produits que sur d'autres marchés canadiens. Plutôt que de mettre en œuvre un projet de loi fiscale rétroactive, le conseil prétend que les fournisseurs sont facturés pour ne pas se conformer aux termes et conditions établis. Alors que Spirits Canada a présenté cette décision comme un stratagème lucratif, la LCBO affirme que le fournisseur fait partie des 10 % des entreprises non conformes qui tentent d'escroquer les consommateurs.

En attendant qu'une solution soit trouvée, Spiritueux Canada envisage soit d'augmenter les prix, soit de retirer complètement les marques du marché.

« Les fournisseurs étudient actuellement toutes les voies possibles, et rien n'est exclu », a ajouté Patterson.